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Chers Champitéens, chères Champitéennes,
La Confédération demande aux cantons de s’aligner sur une durée du gymnase à 4 ans.
Dans sa grande sagesse, notre nouveau ministre vaudois de l’éducation F. Borloz ne va pas combattre cette directive sans chance de succès, et devra donc trouver la voie entre plusieurs options coûteuses : soit 11+4 (11 années de scolarité obligatoire + 4 années de gymnase, ce qui qui repousse la matu à 19 ans), soit 10+4 (la matu est toujours possible à 18 ans), soit une autre formule hybride à inventer. On connaît l’avis des syndicats d’enseignants (11+4), celui des politiques responsables du budget de l’Etat (10+4), mais on ne sait rien de l’opinion des élèves et de leurs familles.
A l’origine du projet, qui veut un gymnase plus long, et pourquoi ? Nous savons que les universités, et les éminents professeurs qui les composent, se fatiguent de voir des étudiants échouer en 1ère année, au taux moyen de 50%. A mon avis, il s’agit en grande partie d’erreurs d’orientation : on choisit trop souvent une faculté par tradition familiale, par image sociale, ou par rêverie irréaliste. Une orientation scolaire plus robuste permettrait de limiter le taux d’échec. Par robuste, j’entends l’admission sur la base des notes dans certaines matières et selon le choix des options : un/e latiniste faible en maths doit-il / elle avoir le droit d’aller à l’EPFL ? Une orientation scolaire plus performante consiste aussi à mieux se connaître soi-même et choisir une voie de vie plus conforme à sa personnalité et ses talents propres.
Il me semble aussi judicieux de ne pas prolonger les études secondaires qui sont généralistes. Ce n’est pas un surcroît de contenu en latin, en histoire, en français ou en allemand qui augmenteront les chances d’un/e étudiant/e en 1ère année à l’EPFL. Il vaut beaucoup mieux, de ce point de vue, renforcer la phase d’études tertiaires et spécialisées, par exemple en ajoutant une année de « prépa » avant l’université, soit en option, soit en fonction des résultats à la matu. Au lieu de faire une année généraliste supplémentaire, qui comprend des branches qui seront ensuite abandonnées à tout jamais, l’étudiant/e ferait une année spécialisée dans le domaine universitaire choisi par lui/elle.
Finalement, l’ère moderne tend à rallonger indéfiniment la phase d’apprentissage des humains. Une matu à 19 ou 20 ans, suivie de service militaire pour les garçons, parfois d’une période d’immersion linguistique à l’étranger, de stages en entreprise, puis d’un Bachelor en 3 ou 4 ans, puis d’un désormais indispensable Master : les jeunes finiront par entrer sur le marché du travail vers la trentaine. Ils feront donc des enfants plus tard, contribuant ainsi au vieillissement de la population, et peu aux assurances sociales. Malgré les bonnes intentions soutenant ce rallongement de la phase de formation, on aboutit à une situation socialement risquée. Ce rallongement contient aussi en germe une société à deux vitesses, due au grand écart (jusqu’à 10 ans) entre ceux qui débutent une formation professionnelle dès 15 ans par l’apprentissage et ceux qui rallongent indéfiniment leurs études gymnasiales et universitaires. Je vote pour la matu à 18 ans.