Bien-être et force mentale

Chers Champitéens, chères Champitéennes,

Mes collègues et moi avons voté sur ce qui nous semblait le thème le plus porteur pour la prochaine année scolaire : bien-être et force mentale. L’un et l’autre vont de pair. Un/e élève bien dans ses baskets apprend mieux, et accroît sa confiance en soi. Pourquoi ce thème ? L’ensemble du monde éducatif constate une dégradation de l’équilibre psychique moyen de la jeunesse : les besoins en accompagnement, en soutien psychologique, parfois même en psychiatrie, augmentent substantiellement.

Le coupable le plus immédiat a été le confinement pendant la période aigue de la pandémie de Covid. L’absence de liens sociaux, de jeux, d’interactions en personne, a pesé lourd dans l’esprit de nos enfants. Ce diagnostic me conforte dans l’idée que l’école, avant même d’être un lieu d’apprentissage, est un lieu d’intégration dans la vie sociale.

Toutefois, il semble aussi acquis que le Covid n’a eu qu’un effet d’accélération sur une tendance plus lourde. Notre génération doit comprendre la difficulté des adolescents à grandir dans un monde où ils zappent de fake news en deep fakes, mesurent leur succès social au nombre de « likes » sur leur « posts » sur les réseaux sociaux, dialoguent dans la zone grise entre l’oral et l’écrit par messagerie instantanée, ont accès à des contenus hypersexualisés. Non seulement ils/elles risquent de perdre leurs repères, mais l’accélération exponentielle de la diffusion de contenu ne permet plus le temps de la digestion et de la réflexion.

Nous pensons que les solutions existent : définir des moments de calme et de réflexion dans la journée, se reconnecter avec la nature dont le rythme lent contrebalance le tumulte du monde numérique, limiter l’usage des réseaux sociaux, favoriser le dialogue et les échanges authentiques, faire preuve de bienveillance et de gratitude, réaliser des expériences positives à l’école, se dépasser, et cultiver ses passions. Nous devons aussi renforcer l’autonomie des élèves et leur engagement dans la vie de l’école : car le sentiment de pouvoir changer les choses en agissant renforce l’esprit. L’élève ne subit plus, il/elle maîtrise son parcours de vie.

Terminons en citant le poème Invictus de William Ernest Henley : « I am the master of my fate, I am the captain of my soul » (je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme).